Être parent est devenu plus difficile avec l’avènement de la famille nucléaire et, paradoxalement, l’évolution des mœurs pourrait avoir contribué à passer sous silence certains aspects de la parentalité. En effet, avoir un enfant est, de nos jours, non plus présenté comme un devoir ou une nécessité mais comme une source d’épanouissement personnel. Selon la psychologue Maryse Vaillant (2011), la crise économique aurait contribué à un certain désinvestissement des femmes du monde professionnel ; la working girl ne ferait plus rêver et la maternité serait « le seul domaine dans lequel les femmes peuvent encore s’accomplir pleinement ».
Or, une mère se doit d’être parfaite, ne jamais éprouver la moindre colère, frustration, lassitude ou épuisement. Elle doit être capable de répondre à tous les besoins de ses enfants. En cause, les dictats de la société mais aussi des tendances personnelles comme le perfectionnisme, la volonté de faire plaisir à tout le monde ou le manque d’affirmation de soi. Parfois même, il y a le désir, conscient ou inconscient, de réparer ses propres blessures de l’enfance en devenant la mère idéale qu’on aurait souhaité pour soi.
Souvent, la mère se charge de la plupart des tâches ménagères : courses, repas, lessive, nettoyage de la maison, décoration d’intérieur, soins aux enfants, prise de rendez-vous chez le médecin, devoirs scolaires, planification des activités de la famille, organisation des vacances et festivités… Cette fatigue est accrue lorsque la famille compte plusieurs enfants en bas âge, lorsque l’un des enfants est malade, hyperactif ou en difficulté scolaire.